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Episode 2 - Partie 2 • Ma pratique en magasin d’optique : là où commence le côté lumineux de la force • Marina Experience

marina experience Oct 15, 2025

Partie 2 

De l’examen de la vue, au bilan optométrique

Au début, je ne faisais les examens de vue que quand il y avait des soucis d’adaptation aux lunettes. Parfois l’examen de vue simple pouvait résoudre le problème, parfois c’était plus complexe et je manquais de compétence à ce sujet là, j’étais bloquée. Suite au DU Opto, j’ai commencé à réaliser des examens plus complets pour me familiariser davantage avec les tests, et être confronté à différents cas pour pouvoir travailler et affiner la logique optométrique. Ce n’est plus une histoire de réfraction, c’est bien plus que ça !

 

Quand on sort de Licence par exemple, la logique est comprise depuis quelques mois uniquement, mais au fur et à mesure des cas rencontrés on constate qu’il y a des situations qui ne sont rigoureusement pas dans ce qu’on appris, et qu’il faut pousser la réflexion plus loin ! En vrai de vrai, je pense qu’après 4-5 ans d’expérience terrain post-licence, on commence à avoir une logique optométrique bien solide pour étudier les cas chelous, et pour cela, il faut y aller se confronter aux cas compliqués, et souvent même j’ai implémenté mes connaissances avec des livres d’optométrie américain, que j’ouvre encore souvent sur des cas d’EVM complexes, ou encore les enfants à trouble dys. C’est d’ailleurs en allant chercher des infos opto américaines que j’ai découvert de test de Thorington modifié, et qui est bien plus performant à mon sens que n’importe quel test de phories si ce n’est le masquage. Il fait partie de ma pratique quotidienne depuis des années depuis, j’ai fortement poussé mes étudiants à l’école à pratiquer ce test et ait même élargi la possibilité de réaliser ce test au sein de Licence Universitaire.

 

Les cas compliqués ne sont pas difficile à trouver en plus, il y en a partout ! Il faut se dire que la personne qui ne s’habitue pas à ses lunettes, si ce n’est pas un problème de centrage ou de réfraction, c’est que dans la TRES GRANDE majorité des cas, il faut faire une évaluation optométrique plus poussée, pour pouvoir proposer la solution la plus adaptée qui va résoudre le problème de la personne. Aussi, si vous êtes adhérent de l’AOF ( Association des Optométristes de France), vous allez paraître dans l’annuaire. Ne sous-estimez pas la force de l’AOF, j’ai eu grâce à cette présence de nombreuses personnes qui m’ont dit « J’ai cherché un optométriste, car petit mes parents m’emmenaient voir des optométristes, et on adhère à 100% à votre pratique » . Ou encore des personnes qui n’aime pas le corps médical français, et ne vont voir limite aucun médecin, ce sont les fans des médecines parallèles ! Là on a encore plus une responsabilité, parce que si tu leur demandes d’aller voir un médecin ophtalmologiste, c’est pour vraiment quelque chose de très important qui te semble anormal !

 

Et donc dans mes débuts, j’ai été confronté aux : « Tu passes trop de temps ». Bah oui forcément, au début t’es lent : lent à faire les tests, lent à savoir quels tests faire, lent à t’assurer que c’est la bonne prise en charge, et quand t’en parles à tes collègues ou manager ils en ont rien à carrer car ils ne maitrisent pas le sujet et te disent limite que ça sert à rien. J’ai donc trouvé par la suite un compromis où lors d’une embauche dans un autre magasin, j’ai clairement annoncé que je voulais développer l’optométrie et la contactologie, sinon je ne venais pas, et c’était OK, et là j’ai pu prendre le temps de me faire une expérience et d’être plus rapide.

 

En tout cas, c’était un véritable plaisir de pouvoir solutionner quasi tous les soucis de vision des personnes que je voyais dans ces moments là, je savais quand c’était à moi de pouvoir faire des choses avec les moyens optiques que l’on a, et quand je devais référer car on n’était pas sur un problème que je pouvais traiter, mais je référais vers le bon professionnel et j’étais hyper confiante car je savais que j’avais juste.

 

Et ça, si vous êtes un jeune ou moins jeune qui commence, j’ai envie de vous dire : continuez, continuez, continuez, ce n’est pas en quelques mois que vous allez devenir un cador, soyez patient, votre cerveau n’est pas assez mature optométriquement parlant pour assimiler toutes les notions dessuite. Donnez vous le temps, soyez curieux, mais surtout allez plus loin que de rester sur vos acquis.

 

Et ce temps là, vous ne l’aurez qu’en travaillent de manière indépendante, ou auprès d’un magasin d’optique, car désolée de vous le dire, ce n’est pas en milieu ophtalmologique que vous ferez de l’optométrie. Vous ferez de la réfraction oui, au mieux dépistez une phorie, mais c’est pas de l’optométrie. Là, je sais que je vais me faire foudroyer sur place avec cette phrase, mais en vrai c’est vrai, et je l’assume complètement. J’y suis passé en pratique ophtalmologique, et en terme de timing, c’est strictement impossible. D’ailleurs tous ceux qui y sont le disent : on ne peut pas faire ce qu’on appris à l’école en milieu ophta, on n’a pas le temps. Et c’est normal, le but d’une préconsultation ophtalmologique n’est pas de réaliser un bilan opto. Tout comme quand des orthoptistes font de la pré-consultation chez l’ophtalmologiste, ils ne font pas un bilan orthoptique, ils font une pré-consultation ophtalmo. Eux aussi ont besoin de plus de temps pour réaliser un bilan orthoptique !

 

Les patients qui viendront vous voir pour de l’optométrie ont un historique de plusieurs soucis, souvent en lien avec la posturologie, et sont souvent perdus car le corps médical n’arrive pas à répondre à leurs problèmes, même en ayant moulte ophtas ou orthos. Ces problèmes là ont besoin d’être entendu, creusés, et ça, ça prend du temps, et les patients apprécient 1000 fois ce temps que vous prenez car les autres ne le prennent pas. Lors de l’explication finale post-bilan, si vous arrivez à relier les problèmes, les symptômes aux soucis de vision que vous avez vu (réfraction, équilibre bio, vision bino, accommodation, les piliers quoi), le patient vous regarde limite avec des cœurs dans les yeux parce que vous êtes le professionnel qui a mis des mots et des explications sur tout ce qu’il ressent. Et à chaque fois que ça se produit, leur question est : « Je ne comprends pas pourquoi vous n’êtes pas reconnu, pourquoi on n’entend pas parler de vous, pourquoi vous êtes si peu nombreux » : je leur réponds « on est nombreux, mais ils se cachent, ils ont peur de pratiquer, c’est pas faute de les avoir former pourtant ! Mais le corps médical de santé visuel est très intimidant, et politiquement puissant. »

 

 

En conclusion, j’ai envie de vous dire que de part mon expérience, travailler l’optométrie et la contactologie de manière indépendante ou auprès d’un magasin d’optique, est le meilleur mode de pratique tant pour le patient, que pour le praticien. Pour autant, je connais des confrères qui travaillent la contactologie en cabinet d’ophtalmologie et qui y sont très épanouis ! Nous sommes tous différents, notre pratique est aussi différente même on suit les mêmes standards, et l’essentiel pour vous est de choisir la pratique avec laquelle vous êtes la plus alignée ! Et pour cela, je vous invite à aller tester tout mode de pratique, afin de comprendre ce qui conviendra !

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