Episode 2 - Partie 1 • Ma pratique en magasin d’optique : là où commence le côté lumineux de la force • Marina Experience
Oct 01, 2025Partie 1
Ce métier d’opticien si mal connu, et si mal perçu… Notre métier comporte tellement tous les profils sur le terrain : l’optique business, l’optique paramédicale, l’optique artistique et créateur, et pourtant tout le monde nous met dans le même panier. On souffre d’une image d’opticien vendeur, arnaqueur, escroc, qu’il faut dire a été entachée par des gros nazes dans notre métier. D’un point de vue paramédical, on souffre d’une image de « on n’y connait rien », parce que les personnes formées en BTS n’ont effectivement pas assez de connaissances sur ce sujet là à mon sens, et les formations Licence & Master sont mal connues, bien que depuis quelques années les autres professionnels commencent à voir qu’on n’est peut-être pas si neuneu que ça.
Pour résumer, je trouve que la meilleure pratique optométrique et contactologique se trouve en magasin d’optique. Pourquoi ? Parce le suivi patient est géré de A à Z au même endroit, ce qui limite grandement les risques d’erreurs, propose un suivi humain, et les problèmes sont solutionnés bien plus vite. Une efficacité et un gain de temps incroyable pour tout le monde. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les autres pays d’Europe et du monde procèdent de cette manière !
Ma première expérience lentille : faire un Push-Up sans lampe à fente
LA HONTE QUOI !

Je suis restée 4 ans dans une grande enseigne en centre commercial, le magasin avait une salle un peu ouverte mais dotée d’un réfracteur manuel, d’une lampe à fente et d’un Sutcliff. Cependant, la seule chose que m’avait montré mon employeur, c’était « Marina, pour regarder si la lentille souple est bonne, il faut que tu pousses la lentille et tu la regardes à l’œil nul ». Durant mes années BTS et DU Opto, c’est ce que je faisais. Une fois que je faisais mon DU Contacto, j’ai vite compris qu’en fait je passais à côté de plein de choses, même si y’avait de la bonne volonté à faire un Push-Up ! Mais bon, à l’œil nul, pas hyper évident de voir ta lentille quoi
C’est donc à ma 3ème année que LA VRAIE CONTACTOLOGIE a pris naissance dans ma pratique en contactologie. Depuis ce moment là, j’ai persévéré et ait construit ma pratique. J’ai changé de magasin par la suite en allant dans un magasin indépendant de village, chez lequel j’ai demandé de se faire équiper en optométrie pour pouvoir pratiquer ce service. Partir de zéro, démarrer une activité, faire connaître le service, pratiquer et évoluer.
D’un point de vue technique de lentille, j’y suis allée par étape en construisant mon expérience sur de la lentilles souples pendant des années, j’ai même fait du contrôle myopique avec des Biofinity D Add 2,50 car c’était les débuts de la compréhension du defocus myopique et il n’y avait que ça comme produit contacto à l’époque. Puis une fois acquis je me suis essayées aux rigides cornées régulières et irrégulières, puis au bout de 5 ans j’ai commencé mes premières OrthoK, et s’en suit quelques années après la hybride et la sclérale. En vrai, je trouve que c’est un parcours d’expérience assez sympa d’y aller petit à petit, on ne peut pas être un cador sur toutes les lentilles dès le début ! Et même maintenant encore après 20 ans d’expérience, on apprend des choses et on peaufine notre pratique !
D’un point de vue Gestion d’une activité de contactologie, j’ai tout essayé : pas de RDV, sur RDV, 1er RDV de pré-adaptation, pas de 1er RDV de pré-adaptation, gratuit, pas cher, moyen cher, prix correct, prix réel pour le service. Et alors, parce que j’ai tout testé, parce que je me suis cassée les dents plus d’une fois, et parce que j’ai mis des années à mettre en place une organisation qui tourne, je suis assez rodée sur ce sujet là, et à chaque formation que je donne, j’identifie dans quelle phase vous êtes et vers où vous devez aller.
Outre la partie technique, la partie « Pilotage de l’activité » en est une difficile, et encore plus en magasin d’optique car il y a plein de freins :
- Votre premier frein : VOUS . Car vous n’osez pas imposer votre pratique telle qu’on vous l’a apprise et conseillée, vous ne vous sentez pas assez légitime. Rassurez-vous, ça se travaille, et je vous y aide dans mes formations

- Votre deuxième frein : Votre employeur ou Manager, car il ne connait pas le métier de contactologie, et ne comprend pas le temps que vous passez en consultation, et va faire association basique : le temps que tu passes en consultation = du temps que tu ne passes pas en magasin. Du coup, vous allez vous faire entendre des phrases comme : « Tu peux arrêter stp, y’a du monde en magasin, faut faire des devis », ou alors « Tu passes trop de temps », ou alors « C’est pas rentable ». Si vous me dites que vous n’avez jamais entendu ces phrases, JE NE VOUS CROIS PAS

- Votre troisième frein : Le manque de structure. Une activité de contactologie doit être structurée, cadrée, prévue,

- Votre quatrième frein : on ne peut pas faire d’ordonnance. En vrai, c’est pas grave ! Il faut simplement travailler en collaboration avec les autres professionnels, et ça, ça se construit aussi !

Une fois que vous aurez levé tous ces freins, vous aurez la chance de profiter des bienfaits de la pratique contacto en magasin, et c’est kiffant de ouf !
