Episode 1 • Du BTS au Master : je voulais pas, mais j’y suis allée ! • Marina Experience
Sep 17, 2025Un de mes étudiants avait un jour sorti une blague en cours : qu’est-ce qui est long, qui est dur, et qui commence par Z ?
➡️ Les Zétudes bien sur !
Le BTS Opticien-Lunetier
Lorsque je me suis embarquée dans un BTS Opticien-Lunetier, jamais je ne m’étais dit que je voulais faire des études longues. J’ai été amenée à faire ce BTS suite à un petit stage de découverte au sein d’un opticien proche de là où j’habitais, où j’ai passé 3 jours à découvrir ce métier qui m’a beaucoup plu. Cet opticien avait réalisé un DU d’Optométrie (Optoquoi ?), j’avais pas trop compris à l’époque mais j’avais ce mot en tête.
Sur Bordeaux, il n’y avait qu’une seule école d’optique en Aquitaine, le lycée professionnel Jacques Brel à Lormont, où j’y ai réalisé mon BTS en alternance. Je suis hyper fière de ce parcours dans le lycée, où on étudiait l’optique à côté d’autres étudiants qui apprenaient à réparer des laves vaisselles, car le lycée abritait d’autres formations technologiques. J’ai eu la chance d’avoir un enseignant d’analyse de la vision Extra-Méga-Génial, un brillant optométriste qui est une de mes idoles tellement j’ai adoré sa pédagogie et sa proximité avec les étudiants, un véritable modèle.
Cet enseignement m’avait dit : poursuis en optométrie. Optoquoi ? J’avais rien compris au truc concrètement. Bref, je me suis dit « Allez c’est rigolo, je vais faire une licence d’opto parce que je sais pas ce que c’est haha ». Mon employeur actuel me disait que ce n’était pas la voie qu’il fallait que je suive, mais qu’il était quand même OK pour que je la réalise au sein de son magasin : Merci Alain 😘

La Licence Professionnelle Santé, spécialité Optique Professionnelle
J’ai donc découvert la licence au sein de l’Université Paris-Sud XI, en alternance toujours, avec des cours les Dimanche-Lundi-Mardi, et je bossais le reste, un rythme assez intense avec son lot de déconvenues avec la SNCF #ceuxquiprennentletrainsavent
En licence, tu prends une claque, parce que tu te rends compte qu’en fait avec ton BTS, bah tu sais pas grand-chose en optométrie et en lentilles de contact, toutefois ce socle BTS OL est hyper technique en optique et est un pré-requis PHARE à mon sens !
Le côté rigolo, c’est que l’optométrie étant encore moins connue que maintenant (sisi c’est possible), on avait cours magistral les dimanche dans les salles d’une école maternelle au Barceleau, et TP/TD dans la tour Alpha au sein d’un quartier des Ulis où t’y traînes pas trop la nuit seul quoi MDR. J’ai validé en 2 ans mon DU Opto, puis mon DU Contacto. Mon mémoire de licence portait sur l’utilisation du Piggy-Back en adaptation lentille.
J’avais la chance d’avoir un magasin équipé en réfracteur et lampe à fente, je me suis donc forcée à pratiquer en parallèle des cours, même si je trouvais ça très dur à faire, surtout en contacto et rien qu’avec des lentilles souples en plus ! Je me disais : « Allez force toi, avec l’expérience, tout ce que tu trouves difficile maintenant, ça va te paraître facile quand tu auras 30 ans. » C’était ce à quoi je pensais tout le temps entre 20 & 30 ans, et en vrai j’suis contente, j’avais raison !
Le Master Sciences Technologie Santé, spécialité sciences de la vision
Etape 1 :
Bref, ça m’a tellement plu que j’ai voulu poursuivre jusqu’au Master par acquisition des DU (3 ans de plus). Tout comme du BTS à la Licence, quand tu passes de la Licence au Master, tu te rends compte qu’il y a un fossé entre les 2, et qu’en licence en fait, bah tu savais rien ! J’ai eu la chance d’avoir les dernières années d’Optométrie fonctionnelle avec des stars comme René Combe, Roger de Saint-André, Philippe Neukirsch (paix à son âme), Christophe Fontvieille, c’est vraiment la partie que j’ai SURKIFFÉ À MORT, car ça t’ouvre une ouverture d’esprit sur le côté fonctionnel de la vision dont jamais tu n’aurais soupçonné l’existence, et qui aujourd’hui me sert bien en posturologie ! Et bien entendu, la grande prêtresse de la contactologie : Pascale Dauthuile => avec elle tu te dis : « Bordel, y’a du bagage technique comme on a jamais vu là » !
C’est à la suite du Master 1 que j’ai commencé mes premières OrthoK (2011).
J’ai a-d-o-r-é, et si c’était à refaire, je le referai !
Je me suis donc tapée 5 ans d’aller/retour à Paris pour obtenir un Master 1. J’étais creeevvvvvééééeeeeeeee ! Le Master 2, je me suis dit, ça sera plus tard, je suis HS
Étape 2 :
3 ans après, mon employeur de l’époque ne voulant pas que je réalise mon Master 2, j’ai décidé de me le financer perso et de le faire pendant que j’étais enceinte et sur mon congés maternité. J’y ai fait mon travail de recherche sur l’association de la symptomatologie aux courbes de disparités de fixation, test non appris lors de l’a scolarité, mais qui est réalisé aux Etats-Unis et donne des résultats binoculaires de dingue en terme de prise en charge.
L’histoire ne raconte pas que même pris sur mon temps personnel, je me suis fais passer un savon par mon employeur de l’époque car elle ne voulait vraiment pas que je fasse mon Master 2. Avec le recul, je me dis que j’ai bien fait de ne pas l’avoir écoutée. Quand je crois en un projet, j’y vais à fond, même si je dois me planter.

En conclusion de ce petit parcours académique :
- Je n’étais pas partie pour des études longues, mais j’ai continué par curiosité au début, puis par passion.
- Je vais vous livrer mon avis sur ces études :
- Quand tu as ton BTS, t’es content et tu penses que tu sais presque tout
- Quand tu passes ta Licence, tu te rends compte que ce que tu fais avec tes acquis de BTS, bah en contactologie t’es dangereux, et en optométrie t’es limité, et qu’en vrai, tu savais rien
- Quand tu passes ton Master, tu te rends compte que tu n’y connaissais rien de rien aux pathologies oculaires, et tu as un chamboulement de tout ce que tu appris avec ce que tu apprends de nouveau (surtout avec les neurosciences et l’optométrie fonctionnelle, attention ce n’est plus au programme de certaines FAC de nos jours)
- Plus tu fais de formations, plus tu vas acquérir un savoir, et surtout plus tu vas avoir une ouverture d’esprit de dingue sur pleins de sujet
Aujourd’hui, dans ma pratique clinique actuelle de manière indépendante, je me dis que jamais je n’aurais pu le faire sans cette formation Bac+5, car quand tu travailles seul, tu as de grandes responsabilités légales, envers ton patient et envers le médecin prescripteur. Si tu n’es pas bien formé, tu peux mettre en danger ton patient, et tu peux paraître pour un naze auprès d’un médecin. Avec la formation béton que j’ai eu, et mes autres aventures de formations (autre épisode), je me sens en sécurité dans ma pratique. C’est mon conseil, si vous avez l’envie de vous mettre en pratique indépendante, soyez béton sur votre formation d’origine !